La nuit des temps, René Barjavel. Pocket, 08/2012. 410 p. 7,60 € *****

         Relecture de ce grand classique de la SF, et toujours enthousiaste !

Une équipe de scientifiques français est chargée de forer la glace en Antarctique, sur la base Paul-Emile Victor, par petites sections. A la surface de l'une d'elles, le nouveau sondeur enregistre un son, un signal probablement vieux de 900 000 ans. L'équipe se met à creuser et, à un kilomètre de profondeur, découvre les vestiges d'une mystérieuse civilisation perdue, et exhume une sphère de presque trente mètres, en or. Après maintes tentatives, on réussit à l'ouvrir. A l'intérieur, un couple, maintenu dans un état de conservation parfait grâce à un froid extrême. L'équipe du Pr Simon, médecin, décide d'abord de ranimer la femme, qui revient à la vie…

         Les aspects techniques et scientifiques de ce roman de science-fiction, écrit dans les années 60, ont passablement vieilli. Au demeurant, cela ne semble pas être la préoccupation majeure de l'auteur qui ne s'embarrasse pas de détails et fait fi d'éventuelles incohérences. Peu importe. Sous nos yeux se dessine une société utopique, merveilleuse, inventeur de l'énergie universelle, malgré les guerres épouvantables qui ont conduit à son extinction. Cependant, si le monde de Gamba est merveilleux, il n'est pas parfait, et même les mondes les plus fascinants ont leurs territoires d'ombre. La vénalité des hommes a détruit ce mythe, comme elle a détruit l'amour fusionnel qui unissait Eléa à Paikan. Et, spectateur désespéré de cette Apocalypse ancienne, le Pr Simon, qui voue à Eléa un amour aussi vain qu'il est fort, et qui est pour moi le personnage le plus attachant de ce récit.

 

Catégorie : Anticipation

mythe / civilisation / amour / perte / guerre /


Posté le 11/01/2021 à 17:56