2022/51 Le parfum des cendres, Marie Mangez. Finitude, 2021. 237 p. 18,50 € ****

         Alice rédige une thèse consacrée aux thanatopracteurs. Elle observe le travail des professionnels, les interroge sur leur pratique, ignorant encore où la mènera son travail. Cette fois, elle accompagne Sylvain Bragonard, qui la désarçonne par son caractère taiseux et ronchon. Elle ne se laisse cependant pas intimider, et s'étonne de sa capacité à dépeindre le caractère des défunts grâce aux odeurs subtile qu'il perçoit quand il leur prodigue les derniers soins.

         Il a beau avoir un nez, il n'est décidément pas d'un abord facile, Sylvain, et il n'y a bien que lorsqu'il décrit les parfums qu'il devient un peu loquace. Alice a deviné, et nous aussi, que l'homme cache derrière sa rudesse un traumatisme qu'il soigne à coups de vinaigre qu'il boit par verres entiers et par une hygiène maniaque. Alice, elle, ne connait rien aux odeurs, mais elle adore la musique. Dans le genre éclectique, qui ne craint pas de passer de Janis Joplin à Aznavour, de Cloclo à Léonard Cohen, elle se pose et s'impose, quitte à malmener cet homme renfermé qui va bien finir par s'ouvrir. Ce roman, qui traite d'un sujet original et peu exploré, à part dans la série Six Feet Under, fait la part belle aux parfums dont l'auteur semble avoir une solide connaissance. C'est le plus d'un roman auquel je reprocherai cependant des parties psychologiques un peu trop explicatives, qui brident l'imagination du lecteur.

 

Lu dans le cadre des "68 premières fois".

 

Catégorie : Littérature française

mort / deuil / parfum / odorat /


Posté le 06/06/2022 à 11:45