En camping-car, Ivan Jablonka. Le Seuil, 01/2018 (La Librairie du XXIème siècle). 173 p. 17 €

L'auteur, entre 1983 et 1988, est parti avec son frère et ses parents en vacances en camping-car. Portugal, Grèce, Sicile, Maroc, Italie du Sud, Turquie, le Combi, fidèle compagnon de route, a mené toute la famille à bon port en lui offrant un abri sûr tandis qu'elle s'installait sur des "spots" dénichés par le père d'une autre famille, qui partageait en binôme ces vacances itinérantes. Les garçons s'occupent, dessinent, jouent sur d'antiques consoles, rechignent à faire les visites culturelles proposées par leur mère agrégée mais les font quand même. C'est l'occasion, pour l'auteur adulte devenu historien, écrivain et sociologue, de s'interroger à la fois sur le sens profond de ces vacances, sur les liens familiaux, sur la notion de bonheur – cette injonction du père à ses fils d'être heureux ! -, et sur lui-même.

Entre récit de souvenirs d'enfance et essai sociologique sur les vacances dites "populaires" dans les années 80 et les débuts du tourisme vert, cette œuvre apparaît comme disparate, curieux mélange de deux genres bien distincts. Comme si Ivan Jablonka avait voulu réunir deux ouvrages en un. Il en résulte une impression confuse, qui fait regretter au lecteur que l'auteur n'ait pas davantage développé l'aspect autobiographique tant on sent une tendresse et une drôlerie à fréquenter la famille Jablonka ainsi que ses amis, eux aussi en camping-car ; à croire que ses souvenirs n'aient été là que comme prétexte à l'analyse sociologique, laquelle occupe les deux tiers du livre. On peut reconnaître l'important travail de documentation, il suffit de parcourir la bibliographie conséquente placée en fin d'ouvrage pour faire la liste des thèmes abordés - le travail sur soi, les voyages, le tourisme, le camping, le Combi Volkswagen… mais on termine le livre en songeant à l'adage : qui trop embrasse mal étreint.

 

Document lu dans le cadre du Prix littéraire Elle.


 

Catégorie : Divers

social / essai /

Posté le 23/03/2018 à 09:52