"Cupidon s'en fout" à l'Opéra du Rhin

Jeudi soir, je vais assister au premier spectacle de la saison des Ballets du Rhin. Cupidon s'en fout, un ballet d'Etienne Béchard, jeune chorégraphe venu du Ballet Béjart de Lausanne, est une pièce courte, une heure sans entracte, qui met en scène des danseurs en noir et blanc, portant poussant empilant des caisses de bois qui servent à la fois d'accessoires, d'éléments de décor et de support. Rythmée par des musiques alternant classique – Eja Mater du Stabat Mater de Vivaldi, Eben, non andro lontana de La Wally chanté par la Callas – et morceaux techno ou instrumentaux proches des bruitages, la danse repose sur une technique classique irréprochable, mise au service d'une danse contemporaine inventive, qui va par ailleurs voir de temps à autre vers le rap pour les garçons et les techniques circassiennes pour les portés parfois spectaculaires de précision et d'acrobatie. Outre les pas de deux impeccables, avec mention spéciale aux deux derniers, j'ai beaucoup aimé les chorégraphies de groupes, qui allaient précision, technique et humour.

Au début, les filles sont en jupette et chaussettes blanches, les garçons en short. La jupette devient jupe, le pantalon s'allonge, les vestes sont de mise : de l'école, on passe au monde du travail, où les papiers volent et les couples se forment. Et puis, c'est la robe de chambre et le peignoir à carreaux, et le vent qui souffle… Je n'en dis pas plus, il serait dommage de déflorer la fin qui justifie le titre du spectacle, tiré d'une chanson de Brassens :

"Pour changer en amour notre amourette

Il s'en serait pas fallu de beaucoup

Mais, ce jour-là, Vénus était distraite

Il est des jours où Cupidon s'en fout…
"  

Posté le 20/11/2016 à 10:53

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