2022/52 Aulus, Zoé Cosson. Gallimard, 09/2021 (L'Arbalète). 107 p. ****

         La narratrice a huit ans quand elle arrive pour la première fois dans ce petit village des Pyrénées. Et puis elle en repart, quelques années après. Entre temps, elle a découvert le village et ses habitants, elle a parcouru les sentes et gravi des pentes, elle a vu passer l'hiver, fondre la neige et refleurir les jonquilles. Elle raconte, par petites touches, ce qu'elle apprend d'Aulus : sa splendeur passée d'ancienne station thermale et le Grand Hôtel de Paris acheté par son père, mangé par la pourriture et où il entasse une invraisemblable collection d'objets disparates ; ses habitants dont elle fait le portrait : Marie l'épicière revêche, Nicole et ses chevaux, les manies de Perce-neige, Pierre le chanteur, les deux Paul, René l'artiste de la nature ; ses montagnes qui enserrent le village et le maintiennent l'hiver dans une pénombre quasi permanente. Petit-à-petit Aulus se dessine et s'affirme, avec un peu d'humour, un peu de gravité, se crée une place dans l'imaginaire du lecteur. En contrepoint, la description de photos de l'époque des bains vient ancrer le village dans son histoire. Des raisons pour lesquelles la narratrice et son père finissent par quitter le village, on n'en saura rien ou presque. Mais quand le camion s'éloigne, reste la trace tangible de ce séjour en montagne, comme une photo que l'on glissera dans les pages d'un livre, en fidèle marque-page de ses prochaines lectures.

 

Lu dans le cadre des "68 premières fois".

 

Catégorie : Littérature française

montagne / village / peinture / père /


Posté le 06/06/2022 à 11:46