Les mains de Louis Braille, Hélène Jousse. JC Lattès, 02/2019. 380 p. 19 €. ****

         Louis a 3 ans quand il perd accidentellement la vue. Encouragé par ses parents, le garçon va continuer à aller à l'école, avant d'intégrer à 10 ans l'Institut des Aveugles à Paris. D'abord très déçu par la piètre qualité de l'enseignement qui y est dispensé, et choqué par les conditions de vie très difficiles des pensionnaires, il est malgré tout le meilleur élève. L'arrivée d'un nouveau directeur va adoucir le régime des élèves, et permettre à Louis de travailler sur ce qui sera le projet de toute sa vie : une méthode d'écriture permettant aux aveugles de lire et d'écrire.

         Au-delà de la volonté de rendre hommage à Louis Braille, le roman met en scène Constance, dramaturge, qui est chargée d'écrire le scénario d'un biopic consacré à Braille. Ce n'est pas vraiment une écriture scénaristique d'ailleurs, mais un roman où le lecteur entre dans la tête des personnages. Constance tient un journal dans un carnet rouge, dans lequel on suit l'avancée de sa rédaction, et les interrogations de son auteur sur les scènes à construire, sur les faits à mettre en lumière. Elle se prend d'affection pour celui qu'elle appelle par son prénom, et lui donne corps et âme. Et comme il s'agit d'un journal, nous pénétrons dans la vie privée de Constance, qui souffre encore de la disparition de son mari. Cette mise en abyme donne une dimension très humaine au récit. Elle avait pensé arrêter sa biographie aux 18 ans de Braille ; un événement plus qu'imprévu lui fait ajouter une dernière scène, qui confirme, s'il n'était besoin, la nature profondément humaine de Louis Braille.

 

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"

Catégorie : Littérature française

handicap / 19ème siècle /

Posté le 02/05/2019 à 09:11