Sale bourge, Nicolas Rodier. Flammarion, 08/2020. 215 p. 17 € ****

Pierre vient d'être condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales. C'est l'occasion pour lui de réfléchir à ce qui l'a conduit à devenir violent, et de replonger dans son enfance. Issu d'une famille bourgeoise, catholique et versaillaise, il a grandi dans une véritable sécheresse affective et a été élevé à la dure, suivant une éducation qui n'excluait pas les coups et la violence...

La vie de Pierre nous est révélée en flash back. Né dans un milieu favorisé, avec son petit polo et sa raie sur le côté, il a tout pour être heureux. Mais derrière les tentures, bien à l'abri des murs de la maison bourgeoise, se développe la maltraitance. Le plus effrayant ce n'est pas les coups, c'est le comportement de la mère, qui contraint son fils à rester à table plusieurs durant parce qu'il n'a pas terminé sa salade de carottes, pour finir par lui mettre le nez dedans ; c'est une mère dure, implacable, dont la violence des mots est insupportable. Commet se construire après ? Comment éviter de reproduire à son tour la violence dont on a été victime ? Pierre porte les séquelles de cette éducation, et semble incapable de contenir la violence qu'on lui a inculquée. Est-il bourreau ou victime ? Le propos du roman n'est pas de répondre à cette question, mais de donner voix à un auteur de violences conjugales. Sans l'excuser, en exposant les faits.

 

Catégorie : Littérature française

violence / famille / bourgeoisie /


Posté le 30/10/2020 à 17:45