Buveurs de vent, Franck Bouysse. Albin Michel, 08/2020. 392 p. 20,90 € ****

         Marc, Mathieu, Mabel et Luc sont frères et sœurs et se retrouvent fréquemment pour se suspendre par des cordes au viaduc qui enjambe la vallée. Ils vivent dans une vallée reculée dont la population vit sous le joug de Joyce, le propriétaire de la centrale électrique, qui assure toute la vie économique de la communauté, mégalomane au point d'avoir fait rebaptiser toutes les rues de la ville à son nom. Marc et Mathieu travaillent pour lui, ainsi que leur père. Personne n'ose se révolter, jusqu'au jour Mabel, chassée de la maison par sa mère, est convoitée par l'une des brutes à la solde de Joyce…

         Après un premier chapitre au ton légendaire, le récit se met lentement en place, pour mêler progressivement tous les ingrédients d'un drame à venir. On ne sait où se situe ce Gour Noir ni quand se passe l'histoire. Comme si Franck Bouysse avait voulu ainsi donner une portée universelle à un récit sombre, qui évoque de nombreux thèmes : l'émancipation féminine, les rapports familiaux, les premières amours, la toute-puissance du patronat… Ouvrir un nouveau roman de Franck Bouysse c'est retrouver sa patte qui campe parfaitement bien une atmosphère rurale et des personnages typiques : le tyran Joyce, qui a enfermé sa femme, les brutes qui l'entourent, la mère des enfants confite dans une religion qui l'empêche d'aimer, le père à qui un marin rencontré dans un bar va ouvrir les yeux… Cependant, le roman m'a paru receler quelques écueils : malgré ses qualités indéniables et la plume si juste de son auteur, il souffre de longueurs et son intrigue manque de cohésion. Et puis, que tout est noir…

 

Catégorie : Littérature française

campagne / famille / ouvriers / patron / pouvoir / injustice /


Posté le 12/10/2020 à 16:59