La femme révélée, Gaëlle Nohant. Grasset, 01/2020. 372 p. 22 €. ****

         Paris, années 50. Une jeune Américaine prénommée Violet Lee débarque, avec pour tout bagage quelques bijoux et son Rolleiflex. Elle a quitté un mari fortuné et surtout laissé son petit garçon. Quel drame l'a poussée à faire un tel choix absolument inconcevable de la part d'une mère qui garde précieusement la photo de son enfant ? Violet a fui quelque chose, et craint d'être poursuivie. Le hasard de rencontres lui permettent de trouver de l'aide et de refaire sa vie dans un Paris qui se remet des blessures de la guerre au fond des clubs de jazz où elle fait la connaissance de musiciens et tombe amoureuse d'un mystérieux homme d'affaires. Elle conquiert sa liberté et son indépendance, devient photographe, sans jamais oublier le petit garçon qu'elle a laissé à Chicago…

         Ce récit, c'est le Paris des années 50 ressuscité sous la plume de Gaëlle Nohant, c'est le Chicago de la ségrégation où les Noirs sont parqués dans des ghettos où le moindre mètre carré est loué à prix d'or par des promoteurs peu scrupuleux qui y entassent des familles dans des conditions infectes. C'est aussi l'histoire d'une femme qui se bat d'abord pour sa propre liberté avant de combattre pour l'égalité des droits. Si Gaëlle Nohant campe avec talent les lieux et les époques, et un vrai protagoniste avide de liberté, on peut regretter cependant que certains personnages, qui ont joué un grand rôle dans la vie de Violet, disparaissent de l'histoire de façon un peu rapide, notamment Horacio, le pianiste aveugle, qui a tout de même partagé de longues années avec l'héroïne.

 

Catégorie : Littérature française

Etats-Unis / Chicago / Paris / femme /


Posté le 12/05/2020 à 17:59