Les rêveurs, Isabelle Carré. Grasset, 01/2018. 300 p. 20 €

         La comédienne née en 1971 raconte son enfance et son adolescence entre une mère issue de bonne famille et un père graphiste, employé chez Cardin, qui découvre son homosexualité en pleine débâcle de couple. A 3 ans, elle passe par la fenêtre, persuadée qu'elle peut voler. A 15 ans, elle quitte le foyer maternel pour s'installer seule dans un appartement financé par son père. Elle s'essaie à la danse, tente d'assouplir son coup de pied avec de barbares bottes en plâtre, y renonce et comprend, lors du spectacle auquel elle participe au Palais des Glaces que les lumières de la scène et la légèreté des ballerines ne sont pas pour elle. A sa sortie de l'hôpital, après sa tentative de suicide, elle découvre le théâtre, et l'envie de vivre.

Avec une plume sensible, Isabelle Carré raconte ses souvenirs, au fil capricieux de sa mémoire, de ses blessures ou de ses enthousiasmes. Les sensations priment, ce sont elles qui mènent le récit, qui s'agisse de l'odeur d'un parfum, de l'inquiétude qui la prend aux soirs solitaires dans son appartement, de son choc quand elle voit Mauvais sang de Carax ou de son enthousiasme à danser sur Police ou Oberkampf à l'Hôpital des enfants malades… Ce récit correspond à l'image que l'actrice donne d'elle-même, à la fois forte et fragile, d'un passé qui lui a donné la grâce lumineuse qu'on lui voit dans le film de Zabou Breitmann, Se souvenir des belles choses.

 

Roman lu dans le cadre du Prix des Lectrices de Elle

 

 

Catégorie : Littérature française

famille / initiation / autobiographie /

Posté le 29/01/2018 à 16:43