Rhapsodie des oubliés, Sofia Aouine. La Martinière, 08/2019. 195 p. 18 € ***

         Abal, 13 ans, est venu du Liban avec ses parents et vit rue Léon à Barbès. Il mate les seins de FEMEN qui ont leur bureau en face de chez lui, en fait profiter des copains avant qu'on ne porte plainte contre toute la bande. Abal est puni, doit consulter une psychologue qui lui "ouvre le dedans". Amoureux d'une jeune fille voilée qui va disparaître du jour au lendemain, il raconte la vie du quartier, Omar-le-Salaf, le "barbapapa" qui entreprend de "nettoyer" les rues de la perversion occidentale, Gervaise la prostituée qui se fait tabasser, la drogue et les jeunes employés dans les "fours", la misère sociale et le destin tout tracé de ceux qui n'ont pas eu la chance de naître du bon côté.

         C'est un récit un peu désespérant, aux influences multiples, un mélange de destins contrariés dont on sort un peu sonné et passablement désenchanté. Car il n'y a pas de rédemption pour tous ces gens que fréquente Abal : noir, métis ou blanc, on finit battu à mort, on crève d'overdose ou d'Alzheimer. J'avoue avoir eu de la peine à lire ce roman dont le sujet a mis à mal mon optimisme et mon espoir en des lendemains meilleurs.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".

Catégorie : Littérature française

misère / pauvreté / drogue / immigration /

Posté le 14/10/2019 à 14:46