Un paquebot dans les arbres, Valentine Goby. Actes Sud, 08/2016. 267 p. 19,80 €. ****

         Les parents de Mathilde tiennent un café, dans lequel certains soirs, son père se met à l'harmonica et joue Frou frou, pour le plus grand plaisir de la clientèle. L'établissement tourne bien, notamment grâce à la personnalité charismatique de cet homme auquel Mathilde voue un amour éperdu, jusqu'au jour où l'on lui diagnostique la tuberculose. Il est envoyé au sanatorium, bientôt rejoint par sa femme, tandis que Mathilde et son frère sont hébergés dans des familles d'accueil bien peu chaleureuses. Mathilde n'a de cesse de tâcher d'aider ses parents qui ne peuvent bénéficier de la toute jeune Sécurité sociale ni de la pénicilline qui pourrait les guérir, et de s'occuper de son frère. Farouche et indépendante, celle que son père surnommait son "petit gars" parvient à maintenir la cohésion familiale et à acquérir tout doucement son indépendance.

         Cinquante ans plus tard, Mathilde revient au sanatorium. Le paquebot des années 30 a disparu, n'en reste que des ruines taguées et des fenêtres brisées, mais les souvenirs sont tenaces et féroces, tout comme l'adoration que la petite fille vouait à son père, et qui aurait tant aimé danser avec lui les samedis soirs au café. Un très beau récit sur l'amour filial.

Catégorie : Littérature française

maladie / hôpital / famille /

Posté le 21/08/2019 à 18:12