Mon père, Grégoire Delacourt. JC Lattès,02/2019. 220 p. 18 € ****

         Un homme brisé par le désespoir va saccager une église dont il séquestre le prêtre. Son fils Benjamin a été victime de viols commis dans le cadre d'une colonie de vacances organisée par des religieux. Il s'en veut de n'avoir pas vu les choses et n'aspire qu'à se venger du prêtre qui a été placé dans une autre paroisse.

         Glaçant. C'est le seul adjectif qui vienne en tête à la lecture de ce récit. Le père, c'est à la fois le géniteur, mais aussi le prêtre. Ce sont les seuls mots que le petit garçon a été capable de prononcer lorsque son mal être est devenu évident. Le père de Benjamin, élevé par une mère pratiquante, cite les Evangiles et fait un parallèle entre Isaac, le fils que Salomon a failli immoler, et son propre enfant. Il fait le constat de son aveuglement et de sa terrible impuissance. Benjamin s'en sort malgré tout, mais la question reste : à quoi bon la foi, à quoi bon l'amour des hommes quand l'Eglise peine encore à lever le voile sur des pratiques assassines ?

Catégorie : Littérature française

Eglise / pédophilie / famille /

Posté le 09/08/2019 à 10:10